Dans le domaine de la construction, comprendre la nature du sol est une étape incontournable pour garantir la stabilité et la pérennité des ouvrages. Les terrains, bien que solides en apparence, cachent souvent des particularités qui peuvent compromettre la sécurité d’un projet mal préparé. 

Dans cette dynamique, une étude de sol bien menée permet non seulement d’identifier ces risques, mais aussi de proposer des solutions adaptées pour y faire face. En France, la réglementation, notamment avec la loi ELAN, impose des analyses géotechniques dans certaines zones à risques. Mais quelles sont les différentes études de sol existantes et quels rôles jouent-elles dans la préparation et l’exécution des projets de construction ? Suivez le guide ! 

1. L’étude de sol G1 

étude de sol G1

L’étude de sol G1 ou étude géotechnique préalable, intervient en amont de tout projet de construction, notamment avant la vente d’un terrain constructible. Elle a pour objectif principal de fournir une analyse générale des caractéristiques du sol afin d’anticiper les risques majeurs.

En termes d’objectifs, l’étude de sol G1 permet de : 

  • Identifier les risques géologiques tels que le retrait-gonflement des argiles ou les tassements différentiels.
  • Évaluer la présence éventuelle de nappes phréatiques susceptibles d’affecter la stabilité des fondations.
  • Proposer des premières recommandations pour sécuriser les futures constructions.

Quant à sa méthodologie, l’étude géotechnique de type G1 implique différentes techniques, dont : 

  • L’analyse documentaire : collecte d’informations sur la géologie locale, les études antérieures et les cartes géotechniques.
  • La reconnaissance sur site : réalisation de sondages préliminaires tels que des essais de pénétration dynamique, sans oublier la visite terrain pour évaluer les conditions de surface.
  • Les analyses en laboratoire : étude des échantillons de sol pour déterminer leurs propriétés physiques et chimiques.

Entre autres, il faut préciser que l’étude de sol G1 est devenue obligatoire pour les ventes de terrains constructibles situés dans des zones identifiées comme à risque par la loi ELAN. Elle constitue un premier filtre indispensable pour anticiper les contraintes géotechniques majeures.

2. L’étude de sol G2 

étude de sol G2

Plus approfondie que la G1, l’étude de sol G2 est essentielle pour optimiser la conception des fondations. Divisée en deux phases, la G2 AVP (Avant-Projet) et la G2 PRO (Projet), elle fournit des données précises sur les propriétés mécaniques du sol. Techniquement, l’étude de sol G2 permet de caractériser les paramètres géotechniques nécessaires pour le dimensionnement des fondations. 

En parallèle, elle aide à identifier les risques spécifiques au projet tels que les glissements de terrain ou la pression de l’eau dans les sols. Les résultats obtenus des différentes investigations permettent de formuler des solutions techniques adaptées aux contraintes identifiées.

S’agissant de ces domaines d’application, l’étude de sol G2 s’adresse à un large éventail de projets, allant des maisons individuelles aux ouvrages d’art. Elle est particulièrement déterminante dans les zones à risques géotechniques (argiles sensibles, séismes).

3. Les études de sol G3 et G4 

Les études de sol G3 et G4 interviennent respectivement en phase de conception et d’exécution pour assurer la conformité et la qualité des travaux géotechniques. En ce qui concerne l’étude de sol G3, elle permet de s’assure que les travaux géotechniques respectent les prescriptions du projet initial. Ses missions incluent :

  • Le contrôle des méthodes d’exécution ; 
  • La détection d’écarts entre la réalité du chantier et les prévisions géotechniques ; 
  • L’élaboration de solutions en cas d’anomalies.

Pendant toute la durée des travaux, l’étude de sol G4, quant à elle, surveille l’exécution des ouvrages. Elle comprend :

  • Des inspections régulières pour vérifier la mise en œuvre des matériaux.
  • La rédaction de rapports détaillant les observations et les mesures correctives nécessaires.

Il est important de mentionner que ces deux études géotechniques sont particulièrement importantes pour les projets complexes ou sur des terrains instables. Elles garantissent la sécurité et la durabilité des ouvrages, en ajustant les techniques de construction aux contraintes rencontrées.

4. L’étude de sol G5 

étude de sol G5

L’étude de sol G5 consiste en une analyse corrective réalisée lorsque des problèmes apparaissent sur une structure existante. Ses objectifs incluent l’identification des causes des désordres observés (fissures, affaissements) et la proposition des solutions techniques pour stabiliser la structure et éviter d’autres dégradations.

Qu’en est-il de sa méthodologie ? Le procédé de réalisation d’une étude de sol G5 se décompose en 3 étapes : 

  1. Inspection visuelle : Relevé des fissures et des dégradations.
  2. Investigations géotechniques : Forages et essais in situ pour comprendre les interactions sol-structure.
  3. Études hydrogéologiques : En cas de suspicion de phénomènes liés à l’eau (variation d’humidité).

Les solutions proposées incluent généralement le renforcement des fondations, l’amélioration du drainage ou des injections de résines.

5. Étude de sol pour l’assainissement non collectif (ANC) 

Dans les zones non raccordées au réseau d’assainissement collectif, l’étude de sol pour l’assainissement non collectif intervient pour déterminer la faisabilité et la conformité d’un système de traitement autonome des eaux usées. Cette investigation permet en réalité d’évaluer la capacité d’infiltration du sol pour le traitement et l’évacuation des eaux usées.

Selon les objectifs du projet, elle permet également d’identifier les contraintes environnementales, comme la présence de nappes phréatiques ou de sols imperméables afin de proposer un dispositif d’assainissement adapté (filtres à sable, microstations, fosses toutes eaux).

Pour ce qui est de sa méthodologie, l’étude de sol pour ANC suit un processus à la fois rigoureux et simple : 

  1. Analyse géologique : étude des couches superficielles du sol pour évaluer leur perméabilité.
  2. Essais d’infiltration : réalisation de tests pour mesurer la capacité du sol à absorber l’eau.
  3. Préconisations : rédaction d’un rapport indiquant les solutions d’assainissement adaptées, conformes à la réglementation en vigueur.

6. Étude hydrogéologique 

étude hydrogéologique

L’étude hydrogéologique est indispensable pour analyser les interactions entre les eaux souterraines et les projets de construction ou d’aménagement. Ses missions consistent entre autres à : 

  • Déterminer la présence et le comportement des nappes phréatiques (profondeur, fluctuation).
  • Identifier les risques d’inondation, de remontées capillaires ou de mouvements de terrain liés à l’eau.
  • Proposer des solutions techniques pour gérer les eaux souterraines (drainage, imperméabilisation).

S’agissant de la méthodologie de l’étude hydrogéologique, elle se présente comme suit : 

  1. Investigations terrain : Forages pour localiser les nappes phréatiques et essais de pompage ou de perméabilité pour évaluer les débits et pressions des eaux souterraines.
  2. Modélisation : Simulation des comportements hydrogéologiques selon les conditions climatiques et les activités humaines.
  3. Recommandations : Mesures préventives ou correctives pour minimiser les impacts des eaux sur les ouvrages.

7. Étude de structure 

L’étude de structure intervient dès le début des travaux de construction et se concentre sur l’interaction entre le sol ainsi que les éléments constructifs afin de garantir la stabilité et la sécurité des ouvrages. En pratique, ce type d’étude de sol permet de vérifier que le sol peut supporter les charges prévues sans risque de tassement ou d’effondrement. Il aide également à évaluer les efforts transmis par la structure au sol pour concevoir des fondations adaptées ainsi qu’à prévenir les risques de déformations structurelles ou de désordres tels que des fissures.

En ce qui concerne la procédure de réalisation d’une étude de structure, elle se présente comme suit : 

  1. Caractérisation du sol : Mesure des paramètres géotechniques, comme la résistance et la compressibilité.
  2. Études analytiques : Calculs des contraintes et déformations sous les charges de la structure.
  3. Solutions techniques : Proposition de fondations spécifiques (semelles isolées, radier, pieux) adaptées aux contraintes identifiées.

Conclusion

Chaque type d’étude de sol joue un rôle déterminant dans le succès de tout projet de construction. De l’évaluation initiale (étude de sol G1) à la supervision continue (étude de sol G4), en passant par le diagnostic des désordres structurels (étude de sol G5), ces investigations garantissent des ouvrages durables et sécurisés. Ignorer ces analyses, c’est prendre le risque de compromettre la stabilité, la sécurité et la viabilité d’un projet. Autant dure qu’une étude de sol bien menée est donc bien plus qu’une formalité : elle est la clé d’une construction réussie.